Pamela Rosenkranz exposera au pavillon suisse lors de la 56e Biennale d’art de Venise qui ouvrira le 9 mai prochain.

Pamela Rosenkranz est une jeune artiste d’origine uranaise née à Berne en 1979. Invitée à intervenir au pavillon suisse cette année, elle collaborera avec une commissaire d’exposition. Ainsi, Susanne Pfeffer, actuellement directrice du musée Fridericianum à Kassel, qui a précédemment travaillé en tant que conservatrice en chef au KW Institute for Contemporary Art à Berlin et au MoMA PS1 à New York l’accompagne dans l’aventure vénitienne.
Les deux jeunes femmes bénéficient du soutien logistique et organisationnel de la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia, qui leur laisse carte blanche sur les contenus.  La sélection de Pamela Rosenkranz a été faite par un jury[1] en place pour quatre ans qui, jusqu’à cette année, était composé de sept membres chargés conjointement des choix pour les Biennales d’art et d’architecture. Dès l’année prochaine,  un jury spécifique à chacune de ces deux catégories et réduit à cinq membres pour chaque section entrera en fonction.
Pamela Rosenkranz s’est distinguée parmi divers plasticiens parce qu’elle répond au mieux à plusieurs critères. Elle incarne, d’une part,  une génération d’artistes à fort potentiel que la fondation est soucieuse de soutenir. D’autre part, sa démarche, et son fort ancrage « contemporain », s’inscrivent dans des thèmes importants aujourd’hui comme par exemple celui de l’aspect un peu artificiel que prennent les être humains. La relation que ceux-ci entretiennent avec leurs corps, les produits de beauté, la science, les interventions chimiques et les cosmétiques sont au cœur de son travail multidisciplinaire. En s’intéressant aux substances qui modifient la constitution physique et psychique des êtres humains qui, de ce point de vue, ne sont rien moins qu’une trace fluide, une association sérielle générée par des matériaux synthétiques, elle pose la question de l’auteur avec un grand « A ». Les êtres humains ne seraient ni l’origine ni l’apogée de la pensée.
L’exposition dans le pavillon suisse prendra  ainsi la forme d’un corps organique à la peau rosâtre, fluide, odorante, brillante, sonore et mouvante, qui resynthétisera le pigment de la peau en une formule propre, composée de mystérieux ingrédients.
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Pamela Rosenkranz, Our Product
Pavillon suisse, All the World’s Futures, 56e Biennale d’art de Venise
Du 9 mai au 22 novembre 2015

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S.O.S.  Monde en ruine !

Depuis 2012, Pro Helvetia organise également le « Salon Suisse » au deuxième étage du Palazzo Trevisan degli Ulivi sur les «Zattere», en plein cœur de Venise. Dans ce bâtiment, propriété de la Confédération helvétique qui abrite les bureaux du Consulat de Suisse, les visiteurs peuvent bénéficier d’une plateforme d’échanges sur la pensée et l’art contemporain.  La thématique proposée cette année par Juri Steiner et Stefan Zweifel, responsables du programme, a été formulée sous la forme d’un S.O.S DADA érigé contre le conformisme ambiant. Un motif idéal de plus pour voir et revoir Venise puisque quatre salons visant à défier les idées reçues seront programmés durant la biennale, en plus du week-end inaugural.

S.O.S. DADA – The World Is A Mess
Evénement collatéral de la 56e biennale de Venise
Palazzo Trevisan degli Ulivi, Dorsoduro 810, arrêt vaporetto: Zattere
www.biennials.ch

Josiane Guilloud-Cavat



[1] Membres du jury des Biennales d’art et d’architecture de 2011 à 2014 : Peter Fischli, artiste; Beatrice Galilee, commissaire d’exposition et critique; Katya García-Antón, commissaire d’exposition; Simona Martinoli, historienne de l’art et de l’architecture; Arthur de Pury, commissaire d’exposition du Centre d'art Neuchâtel; Philippe Rahm, architecte (présidence); Peter Schneemann, directeur de l’Institut d’histoire de l’art de l’Université de Berne.
À fleur de peau
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À fleur de peau

Pavillon suisse à la Biennale de Venise 2015

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